Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher

Barque en bois utilisée sur le Cher

semblable à celles employées par les passeurs

A partir de juin 1940, la ligne de démarcation coupe la France comme le Cher en deux, au nord, la zone occupée, au sud la zone non occupée.

Suivant son tracé dans le département, de Thénioux à Saint-Thorette, la rivière Cher devient une frontière jusqu’en mars 1943. Ses rives sont étroitement surveillées par les patrouilles allemandes. Les habitants ont interdiction de fréquenter les berges de la rivière, de s’y baigner, d’y pêcher ou d’y canoter. Le franchissement du Cher par les ponts ne s’effectue que sous la garde des postes allemands et français et sous conditions de présenter toutes les autorisations requises (ausweis ou laissez-passer). Ceux qui ne peuvent se les procurer (prisonniers de guerre évadés, pilotes alliés, résistants recherchés, juifs persécutés…) cherchent alors à la franchir clandestinement le cours d’eau, à gué quand le débit est faible ou à la nage, avec tous les risques que cela comporte.

De manière plus sûre, les passeurs qui aident à franchir clandestinement la frontière, utilisent des barques à fond plat (ou plates) immergées le jour qu’ils remettent à flot la nuit. Raymond Toupet à Thénioux fait ainsi franchir la ligne de démarcation à plus de 2 000 prisonniers évadés. C’est dans sa barque qu’il trouve la mort le 6 février 1942, abattu par les Allemands lors d’une tentative de franchissement de la rivière.

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