D’une guerre à l’autre 1918-1940
Après la Première Guerre mondiale, les nations d’Europe recomposent leurs frontières et tentent de se reconstruire au sein d’un nouvel ordre international. Fondée sur le respect du droit, la nouvelle Société des nations, née lors du traité de Versailles, doit garantir la paix et la sûreté pour tous. Ces espoirs sont rapidement déçus par les frustrations et les tensions qui sapent les États au lendemain de la signature des traités de paix.
Les opinions deviennent plus réceptives aux discours extrémistes, favorisant l’accession au pouvoir de mouvements politiques hostiles à la démocratie et prônant l’instauration de régimes autoritaires ou totalitaires.
A partir de la deuxième quinzaine de mai en 1940, les colonnes de réfugiés commencent à traverser le Cher en direction du Sud. D’abord les Belges et les habitants du Nord et de l’Est de la France, fuyant les zones de combat, puis, une fois les fronts de la Somme et de l’Aisne enfoncés, un flot ininterrompu de véhicules provenant de Paris et de sa région, provoquant de gigantesques embouteillages sur les RN 7 et 20.
Les conditions sévères de l’armistice imposées par l’Allemagne le 22 juin 1940 sont à la mesure de l’ampleur de sa victoire, obtenue en six semaines sur l’une des plus grandes puissances mondiales. Le gouvernement Pétain les accepte docilement : il conserve la flotte, la souveraineté française sur l’empire colonial et une partie du territoire national. Il nourrit en outre l’illusion de pouvoir adoucir les conditions d’armistice. Les exigences allemandes ne feront au contraire que se durcir avec la poursuite de la guerre.