Jeanne Caron
Pionnière de la Résistance
Jeanne Caron, née Lévy, et son époux Fernand commencent leurs activités de résistants dès septembre 1940. Jeanne est la directrice de l’école Pigier de Vierzon, Fernand tient un commerce de machines à écrire et d’articles de bureau. Le matériel dont ils disposent s’avère très utile pour fabriquer des faux papiers et des tracts, rédigés par André Weber, directeur du cours secondaire, et Berthie Albrecht, alors assistante sociale à l’usine Fulmen.
Au printemps 1941, ils réalisent un référendum sur la politique de collaboration dont ils demandent d’adresser les réponses au secrétaire d’Etat à l’Intérieur. 38 réponses postées depuis le Cher ont été interceptées par la police mobile d’Orléans.
En lien avec des agents du Deuxième Bureau de Châteauroux, les époux Caron participent également au passage clandestin de prisonniers français évadés sur la ligne de démarcation et à la transmission de renseignements. Le 17 juin 1941, ils sont arrêtés à leur domicile et condamnés pour confection et diffusion de tracts et espionnage.
Fernand est envoyé à la prison de Fresnes avant d’être déporté le 11 mai 1942 dans les prisons allemandes de Karlsruhe, Sarrebruck, Rheinbach et enfin Diez-sur-Lahn dont il libéré le 8 mai 1945.
Jeanne est incarcérée à la prison du Cherche-Midi puis à la Santé, elle est déportée le 9 mars 1942 dans les prisons de Karlsruhe, d’Anrath et puis de Cologne. Libérée pour raison de santé le 5 septembre 1942, elle revient à Vierzon mais ses ascendances juives sont dénoncées par la maison Pigier. Elle se cache avec sa fille à Issoudun et participe aux activités du réseau Goëlette en dactylographiant des courriers de renseignements pour le réseau Résistance-Fer.